Tignasse verte, regard taquin et chemises à fleurs : le botaniste Patrick Blanc, inventeur du mur végétal, est autant connu pour ses réalisations époustouflantes que pour son look décalé. Depuis les années 1990, il parcourt le monde et s’associe aux architectes les plus célèbres, comme Jean Nouvel, afin de réaliser des jardins verticaux intérieurs et extérieurs plus grandioses les uns que les autres.
Le cordonnier est-il réellement le plus mal chaussé ? Pas cette fois-ci, en tout cas. Découvrez la maison de Patrick Blanc toute proche de Paris. Embarquement immédiat pour le Paradis Express ! Et si vous voulez essayer de reproduire cela chez vous, regardez comment réaliser un mur végétal chez un particulier.
Tout a commencé avec des poissons
La légende dit que Patrick Blanc a inventé le mur végétal « par hasard », un peu comme la tarte des sœurs Tatin. Ado passionné d’aquariophilie, il avait déniché dans un magazine allemand une astuce pour filtrer l’eau de ses aquariums. Il suffisait d’y plonger des racines de philodendron pour absorber les excès de sels minéraux. La plante étant grimpante, il la fixa sur un tableau recouvert de fibres de coco. Voilà, le premier mur végétal « façon Patrick Blanc » était né. Devenu botaniste au CNRS par la suite, spécialiste des plantes tropicales, il étudia les incroyables plantes épiphytes de la jungle, ce qui nourrit son imaginaire végétal au service de créations plus exubérantes les unes que les autres.
Son premier « vrai » mur végétal, Patrick le construit en 1978, chez ses parents, à Suresnes. Les murs de sa chambre d’étudiant sont alors tapissés de plantes en tous genres, mais aussi d’un aquarium (évidemment), d’une cascade, d’une serre et d’une colonie de lézards qui gambadent joyeusement dans ce bordel organisé. « Il y régnait une odeur étrange de terre mouillée » comme le dit l’intéressé à l’époque.
Une jungle en plein Créteil
Patrick Blanc s’installe ensuite dans une maison à Créteil, où les choses sérieuses peuvent commencer. Représentation miniature de la baie d’Along dans une cabine de douche, lit de mousse dans une baignoire, immense Pandanus atrocarpus récupéré dans une bouse d’éléphant et qui trône désormais au milieu du salon. L’intérieur est plutôt dédié aux espèces tropicales, alors qu’à l’extérieur, la façade végétalisée doit se contenter du climat parisien, moins propice aux folies de la nature.
Quant à la salle de bains, aucun prétexte pour ne pas transformer une pièce chaude et humide en forêt amazonienne éclatante de couleurs. Le carrelage multicolore accompagne parfaitement l’éclat de Seemanie sylvatica.
Chez Patrick, on ne trouve pas de simples murs végétaux, mais un véritable écosystème. Plantes, eau, chaleur, lumière, certes. Mais aussi des lézards multicolores (et inoffensifs) qui jouent et s’abreuvent sur les feuilles d’un Lygodactylus williamsii ou bien se promènent dans les rayonnages de la bibliothèque, chez eux. De petites grenouilles vertes ou jaunes nichées dans les creux de larges feuilles de Monophyllae. Des oisillons dans un nid, et leurs parents d’un vert éclatant perchés sur un Schefflera. Et bien sûr, encore et toujours, des aquariums où nagent des myriades de poissons colorés et se baladent tranquillement quelques tortues.
Entretemps, Patrick Blanc a tout de même eu l’occasion de déménager dans un loft. Eh oui, une jungle, contrairement aux murs, ça pousse !
Un loft au cœur de la vie sauvage d’Ivry-sur-Seine
Le succès de ses créations végétales dans le monde entier permet à Patrick Blanc d’acquérir un très grand loft aux portes de Paris. Enfin un espace à sa (dé)mesure. Vous n’êtes plus en ville, mais dans une dimension parallèle.
Imaginez votre bureau posé sur un sol de verre, sous lequel nagent des milliers de poissons, virevoltant entre les plantes aquatiques. Au mur, un jardin vertical, ou plutôt une forêt tropicale, qui se reflète sur le sol. Cette pièce au plafond cathédrale, Patrick Blanc l’a baptisée le Christarium. Un peu plus loin, le voyage continue, cette fois sur la terre ferme. L’immense bibliothèque est toujours là, on y accède en passant au travers d’un rideau végétal formé par les racines d’un Cissus verticillata.
Un mystère reste entier : et la note de chauffage, dans tout ça ? Peu importe pour Patrick Blanc, rien n’est trop beau pour sa passion des plantes. Et nous sommes bien contents de pouvoir admirer ce petit paradis chez lui !
Pour en savoir plus
L’incroyable maison de Patrick Blanc représente le nec plus ultra du mur végétalisé. Elle fait rêver les passionnés des quatre coins du globe. Cependant, pas besoin d’être un génie du végétal pour orner sa maison d’un jardin vertical aux mesures un peu plus… discrètes !
Voici quelques articles pour s’inspirer :