Dans la philosophie bouddhiste zen, le jardin est avant tout le lieu sanctuaire qui met en scène la nature et invite à la méditation et au bien-être. Evoquer les jardins japonais revient à convier toute une série d’images et de représentations qui, sans être fausses, restent le plus souvent extrêmement superficielles au regard d’une pratique millénaire qui vise plus le chemin parcouru que le résultat obtenu.
Atelier Bien-être vous est proposé au sein de Neogarden. Renseignements et réservations au 09.52.72.07.27.
« Celui qui a atteint son but a manqué tout le reste. » adage Zen
Pour les grandes surfaces de jardinage et les jardiniers amateurs, le jardin japonais est souvent compris dans son expression la plus simple comme une sélection de végétaux plus ou moins typiques (érables, camélias, mousses, etc.) taillés selon une technique approximative (la taille en « nuages ») et un ensemble de matériaux et d’objets décoratifs (pierre naturelle, lanternes, pont..).
Le but ultime étant bien évidemment le résultat esthétique (mon jardin est-il beau?) et sa conséquence logique : une forme de bien être. (je me sens bien dedans parce que c’est beau)
Dans la philosophie bouddhiste zen, le jardin est avant tout l’endroit pour méditer et contempler la nature. On sort du cadre du simple agrément comme dans les jardins occidentaux pour entrer de plein pied dans une démarche spirituelle. Dès lors, l’ensemble des plantes, des pierres, des éléments décoratifs et des points d’eau forme une unité, un espace qui explore la mise en relation entre l’homme et la nature, son intérieur et l’extérieur.
« Le jardin est la prolongation naturelle d’une conception de la vie. » E. Orsenna
De par sa pratique ésotérique, et suivant sa propre voie du dô, le jardinier japonais propose aux personnes présentes une oeuvre d’art qui se veut le résultat évolutif et donc inachevé de sa propre compréhension du mystère. Le but ultime étant l’éveil ou la vérité indicible, les jardins des temples sont le témoignage vivant, concret, présent et réalisé des prêtres qui arpentent la voie. Ce travail les enrichit et inspire ceux qui le contemplent.
Les jardins japonais zen révèlent donc une dimension universelle ouverte à tous : la transcendance de la condition humaine mais ils s’inscrivent par ailleurs dans un état d’esprit tout à fait particulier (et difficile à appréhender pour nous) qui est le fruit des coutumes et de la mentalité japonaise.
« L’art est une démonstration dont la nature est la preuve. » G. Sand
Pour en revenir à l’aspect purement esthétique et laisser de côté l’élément spirituel, si l’effort se portait sur la compréhension de la philosophie qui sous-tend le travail du jardinier japonais plutôt que sur son effet sur la forme, on éviterait la simple copie tout en enrichissant sa propre pratique. Cette étude pourrait donner lieu à des jardins d’inspiration japonaise tout à fait originaux où les espèces utilisées seraient locales et les aménagements plus en phase avec l’environnement immédiat.
Articles de la même catégorie: