Vincent Callebaut, éco-architecte aux mille projets plus verts et plus fous les uns que les autres, réinvente la ville végétale. Dans ses dessins et ses réalisations, l’agriculture urbaine verticale tient une place de choix. Imaginez des gratte-ciel servant à la fois d’habitations haut de gamme et de ferme urbaine hydroponique.
Fou ? Peut-être, mais pas tant que ça. Les métropoles se parent déjà de façades végétalisées et murs végétaux extérieurs, alors pourquoi ne pas passer à la vitesse supérieure ? Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Ville de Paris a mandaté Vincent Callebaut pour imaginer sa métamorphose verte prévue d’ici 2050.
Dragonfly, première ferme urbaine verticale au cœur de New York ?
Les visions futuristes de Vincent Callebaut, architecte belge installé à Paris, ont longtemps été moquées en raison de leurs dimensions gigantesques et farfelues. C’est lors de l’Exposition Universelle de Shanghaï en 2010 que tout change. Vincent Callebaut y présente sont projet Dragonfly, un immense bâtiment en forme d’ailes de libellule (dragonfly en anglais) destiné à s’intégrer dans le paysage de Manhattan.
Les deux ailes de verre et d’acier sont conçues pour abriter 132 étages sur 575 mètres de haut, et sont reliées entre elles par un complexe agroécologique unique au monde. Le projet prévoit l’installation d’une grande serre bioclimatique pour faire pousser fruits et légumes frais, des jardins potagers, 28 champs de culture (!), et le tout en complète autosuffisance énergétique. Sur le papier, Dragonfly ressemble à un gigantesque mur végétal palpitant.
Vincent Callebaut est animé par un désir d’adapter la ville à l’explosion démographique et aux contraintes d’une alimentation saine pour tous. Il voyage, observe, explore, expérimente et teste de nombreuses idées différentes de ville utopique écologique. Il explique : « Je veux transformer les villes en écosystèmes, les quartiers en forêts, et les édifices en arbres ». Pari tenu, Dragonfly a tout d’un arbre !
Même si Dragonfly n’a pas vu le jour, l’architecte n’a pas donné son dernier mot. Son projet suivant, Lilypad, est une véritable ville flottante en forme de nénuphar, destinée à accueillir les réfugiés climatiques. De gentil doux dingue, Vincent Callebaut est devenu l’une des figures de proue des architectes de la ville du futur.
La révolution de la ville écologique est-elle pour demain ?
La révolution écologique des villes est même déjà en marche. Vincent Callebaut connaît un certain succès en Asie. Là-bas, les densités de population urbaine très élevées obligent à repenser l’organisation spatiale des villes.
L’œuvre construite la plus connue de l’architecte se situe à Taipei, la capitale de Taïwan. Il s’agit d’une immense tour en spirale de 120 mètres de haut, Agora Garden, dont la forme évoque une double hélice d’ADN. Cette construction unique au monde accueille 45 000 m² de logements et pas moins de 23 000 arbres et plantes installées sur des terrasses spectaculaires. Il est prévu que ces végétaux absorbent chaque année 135 tonnes de CO² et contribuent activement à dépolluer l’air de Taipei. Souple comme un roseau, l’édifice est censé résister aux typhons et tremblements de terre qui secouent régulièrement la ville. Vincent Callebaut l’explique, l’immeuble a été pensé telle « un arbre au cœur de la forêt urbaine ».
Pour en savoir plus
Inspiré par les différentes manières de végétaliser la ville ? Les murs végétaux et façades végétalisées sont en plein essor, en raison de la capacité des plantes à absorber les polluants, réguler la chaleur et retenir l’humidité. Pour en apprendre davantage sur le jardin vertical et la manière dont il transforme nos extérieurs, découvrez les articles suivants :