Soyons clairs: ce ne sont pas les murs végétaux qui vont sauver notre planète.

Mais ils peuvent y contribuer.

C’est d’ailleurs en réponse aux enjeux environnementaux de notre époque que l’éco-design se développe très rapidement depuis quelques années. Architectes et décorateurs intègrent de plus en plus des murs végétaux sur la façade des immeubles ou à l’intérieur des bâtiments et des habitations à tendance green. En effet, ceux-ci offrent de nombreux bienfaits pour le bien-être des habitants et pour l’environnement immédiat (régulation thermique, purification de l’air, impact positif sur le moral, etc.)

Cependant, peut-on vraiment dire qu’un mur végétal est écologique, ou n’est-il qu’un avatar de plus du greenwashing ?

Un mur végétal permet de créer un véritable écosystème miniature

Avez-vous déjà entendu parler de David Latimer, cet Anglais qui a recréé un écosystème entièrement autonome dans une bouteille scellée ? Une plante, de l’air, de l’eau, des nutriments : la nature n’a besoin de rien d’autre que ces données de départ pour prospérer sans intervention extérieure.

Alors, il est vrai que certains d’entre nous n’ont pas la main verte, et que nos plantes en pot dépérissent les unes après les autres. Justement, avec un mur végétal, ce problème n’existe plus. En effet, le jardin vertical est conçu pour fonctionner de manière (presque) totalement autonome : l’eau est recyclée et les nutriments proviennent des débris végétaux eux-mêmes.

En réalité, il existe mille et une façons de réaliser un mur végétal. On peut faire varier le type de support, le système d’arrosage, ou encore l’éclairage. Si l’économie d’énergie est votre priorité, alors il est tout est fait possible de construire une structure végétalisée qui répond à votre attente.

Voici comment y arriver.

Le choix des matériaux : objectif ? Durable !

La colonne vertébrale d’un mur végétal écologique, c’est le panneau sur lequel sont attachées les plantes. Ce panneau permet d’isoler la structure vivante du mur. Sa solidité et son étanchéité sont donc essentielles pour éviter les infiltrations d’humidité à l’intérieur du mur. Il peut être en différents matériaux : bois, métal, ou plastique.

Pour un jardin d’intérieur 100 % durable, le mieux est d’opter pour une structure en PVC recouverte de feutre polyamide. Certes, ce matériau n’est pas naturel, mais il garantit une structure très solide, qui ne risque pas de moisir ou se déliter. Mettons fin à l’obsolescence programmée et bâtissons des jardins qui durent plusieurs dizaines d’années ! De plus, saviez-vous qu’on pouvait fabriquer du plastique à base de plantes ?

Mur végétal en circuit fermé : économique en énergie

Dans un écosystème comme dans un mur végétal, rien ne se perd, tout se transforme ! Mais qu’appelle-t-on circuit fermé, au juste ? NEOGARDEN réalise des jardins muraux dont l’alimentation en eau se fait par un goutte-à-goutte automatique. Le système d’arrosage est relié à un bac rempli d’eau. Il est d’ailleurs possible d’utiliser de l’eau de pluie pour rendre le mur végétal écologique encore plus écologique.

Une pompe électrique fait monter l’eau en haut du mur, qui ensuite redescend goutte par goutte via un tuyau horizontal. Cette eau irrigue toutes les plantes par capillarité, grâce au feutre qui forme un rideau humide. Il n’est pas nécessaire d’arroser chaque plante une à une. L’eau redescend ensuite dans le bac, où elle est filtrée puis renvoyée dans le système.

schema de fonctionnement d'arrosage

Consommation d’eau

Contrairement à l’arrosage classique, la consommation en eau d’un mur végétal est minimale. Elle est moindre qu’avec l’arrosage des plantes en pot. Elle est bien moindre qu’en agriculture traditionnelle. C’est d’ailleurs le principe de la culture hydroponique.

Notez tout de même qu’il faut recharger le bac de temps en temps. Eh oui, nous ne sommes pas dans la bouteille hermétique de David Latimer : une partie de l’eau s’évapore naturellement.

Il faut compter environ 1 litre d’eau/jour/m². Pour arroser un jardin, comptez 15 à 20 litres par mètre carré.

Consommation d’électricité

La seule source d’énergie dont vous avez besoin : l’électricité. Elle permet de faire fonctionner la pompe ainsi que les éventuels spots LED si les plantes ont besoin de davantage de lumière.

Saviez-vous que pour assurer la photosynthèse, la lumière d’une ampoule fonctionnait aussi bien que notre bon vieux soleil ? Or, les ampoules LED ont une consommation minime (entre 10 et 20 Watts). De plus, un mur végétal permet de réguler la température intérieure, et vous pouvez économiser jusqu’à 30 % de climatisation. Le gain d’énergie peut donc être supérieur à la dépense.

Pas besoin d’ajouter d’engrais !

Ce qui est incroyable, avec un mur végétal, c’est que les plantes poussent sans terre et n’ont même pas besoin d’engrais externes. Elles croissent directement sur la couche de feutre, et l’eau filtrée en circuit fermé contient tous les nutriments dont elles ont besoin. En effet, l’eau, sur son passage le long du mur ou dans le bac, récupère les débris végétaux (brindilles, feuilles). Ceux-ci sont ensuite transformés en engrais naturel par les plantes elles-mêmes, grâce à un système naturel de filtration biologique.

Cette purification de l’eau et transformation de ses éléments chimiques est nommée phytoépuration. C’est d’ailleurs l’un des moyens de rendre sa maison plus écologique, que ce soit pour le traitement des eaux usées ou le fonctionnement d’une piscine.


L’alliance ultime mur végétal et aquarium

Le nec plus-ultra du mur végétal comme mini-écosystème, c’est d’allier la croissance des plantes à un aquarium. Patrick Blanc, le botaniste français qui a inventé le concept actuel de mur végétal en 1994, est le premier à avoir développé et popularisé cette installation. L’idée, c’est que le bac contenant l’eau d’arrosage est également un…aquarium !

Grâce à la phytoépuration, l’eau de l’aquarium reste propre et les déjections des poissons sont transformées en nutriments pour les plantes. Et vous, vous n’avez rien à faire d’autre qu’admirer.

mur vegetal ecologique fonctionnant avec un aquarium

Aquarium et mur végétal fonctionnent ici en symbiose.

En bref

Oui, un mur végétal écologique, cela existe. Il peut constituer une installation 100% écolo en plus d’être un atout déco indéniable. S’il est conçu avec des matériaux durables et un système de recyclage de l’eau et si vous n’ajoutez pas d’engrais, alors vous aurez chez vous un véritable écosystème miniature.

En échange d’un apport énergétique minime (pompe à eau et, si besoins, spots LED), le mur végétal apporte de nombreux bienfaits sur la santé, le bien-être et le moral, tout en améliorant l’isolation thermique et l’hygrométrie de votre habitat.

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