Pour construire une ville en harmonie avec la nature et non pas malgré elle, Jean Nouvel et Patrick Blanc ont leur solution : bâtir ensemble la ville verte de demain.

Deux stars de renommée internationale ont signé plusieurs projets spectaculaires à travers le monde. Quand l’architecture rime avec la nature, c’est la nature qui gagne contre le béton. Et quand bien même elle aurait perdu plusieurs manches auparavant, les deux bâtisseurs sont déterminés à renverser la situation.

Auteure : Dorothée

Jean Nouvel, architecte prolifique

« Une architecture doit valoriser ce qu’il y a autour d’elle » a dit Jean Nouvel. Il ne s’est pas trompé.

Pour la petite histoire, architecte prolifique qui ne cesse de fasciner le monde, Jean Nouvel nait le 12 Août 45 à Fumel, en Aquitaine. Il passe par l’école des Beaux Arts de Bordeaux puis, admis premier sur liste de concours, entre aux Beaux Arts de Paris, où il obtient son diplôme en 72.

Nouvel parsème rapidement la France de ses créations. Parmi celles-ci, on trouve le centre médico-chirurgical de Bezons, dans le Val-d’Oise en 76, la maison Dick, à Saint-André-Les-Vergers en 79 ou encore l’Institut du monde Arabe à Paris en 87.

Aujourd’hui, la capitale est imprégnée de son aura : la Fondation Cartier depuis 94, le Musée du Quai Branly depuis 2006 ainsi que la Philharmonie de Paris et le Parc de la Villette depuis 2015 n’en sont que des exemples.

Des architectes de la ville verte

Petit à petit, c’est au reste du monde que s’étend l’architecture de Jean Nouvel : les espaces allemands, japonais, suisse et américains ou encore espagnols et autrichiens, tous grouillent d’une nouvelle énergie.

Jean Nouvel est déjà un architecte en vogue quand son chemin croise celui d’une autre grande icône du design : Patrick Blanc. Ce dernier, père fondateur du mur végétalisé moderne se joint à Jean Nouvel pour ensemble réinventer la ville. À partir de là, les façades se végétalisent, les toitures fleurissent. La ville devient plus verte.

Paris porte vraisemblablement le fruit de ces réalisations spectaculaires. Dernièrement, une nouvelle tendance voit le jour à l’initiative de la Mairie de la ville verte: le permis de fleurir est donné aux habitants des quartiers afin de végétaliser les trottoirs, les bas d’immeubles et les pieds des arbres.

Le métro parisien leur emboite le pas : une consultation est lancée pour décorer de plantes plusieurs stations de métro.

.Fondation Cartier

l'entrée de la fondation cartier

Leur premier projet s’est installé au cœur de Paris en 1994 dans un cadre en verre et métal conçu par Jean Nouvel. Le bâtiment porte l’empreinte de cette collaboration.

Le rez-de-chaussée est ouvert sur le jardin et a une hauteur de plafond de 8 mètres. Les façades s’étendent tout du long et s’intègrent parfaitement dans l’architecture du jardin.

À l’extérieur, un grand panneau de verre élargit la perspective du boulevard Raspail. Derrière : un cèdre libanais planté par Chateaubriand en 1823. Cet arbre surgit d’un pot surdimensionné et recouvert de mosaïques colorées, créé par le designer Alessandro Mendini.

Au-dessus de l’entrée du bâtiment se trouve un mur végétal, créé en 1998 par Patrick Blanc, inventeur de ce concept original.

.Le Musée du Quai Branly

Le premier mur végétal largement médiatisé se trouve au Musée du Quai Branly.

Le célèbre musée d’ethnologie, Fondé par Jacques Chirac et réalisé par Jean Nouvel en 2005, couronne le 7ème arrondissement de Paris. Un sublime jardin vertical arbore l’immeuble haussmannien sur une surface de 800 m2. 15 000 plantes. Désormais, 150 espèces issues du Japon, de Chine, des Etats-Unis et d’Europe Centrale poussent sur le batiment. De quoi en laisser sa mâchoire au sol.musée quai branly

Et oui. C’est là aussi Patrick Blanc qui est à l’origine de la façade végétalisée de la structure, comme du mur végétal qui décore le bureau présidentiel du musée. Et ce sont des fougères, des heucheras, des fuchsias et des giroflées qui illuminent toute l’année la façade du bâtiment.

.Kuala Lumpur, le Nouvel

Un peu plus loin, un peu plus tard : le Nouvel, qui surplombe la ville malaisienne de Kuala Lumpur depuis 2016.

Alliance toujours de vert et de verre, c’est ici un hôtel peu commun, futuriste et connecté au ciel que nous offrent Jean Nouvel et Patrick Blanc. Véritable oeuvre vivante représentative de la maison verte de plus en plus en vogue, l’éco-système le Nouvel s’installe et prospère en tant que purificateur d’air et charmeur de pupilles.

deux tours de kuala lumpur

Patrick Blanc déclare entre autres qu’avec ses 200 espèces installées sur ses 8 façades, l’éco-système auquel il donne naissance est aujourd’hui le seul et unique bâtiment totalement dédié aux plantes à tendance grimpantes.

« Tout ce que vous avez à faire, c’est amener vos affaires personnelles : et vous êtes à la maison » (traduit de l’anglais), annonce le guide touristique local. De quoi en faire rêver plus d’un.

.Sydney, One Central Park

« Une tour comme un arbre doit avoir des racines ».

Pour finir, dernier projet que nous survolerons (loin d’être le dernier de Jean Nouvel) : le One Central Park.

Une nouvelle fois, c’est à Patrick Blanc que fait appel l’architecte. Asie, Afrique, Caraïbes dessinent la végétation des deux tours qui composent le projet. Par ailleurs, c’est de ses nombreux voyages que Patrick Blanc rapporte ses connaissances botaniques qui marquent si bien ses oeuvres.

tours sydney

Le projet, dont les discussions débutent en 2008, fleurit finalement trois ans plus tard, en 2011, à Sydney et couvre une surface de près de 250 000 m2. Les deux gratte-ciels se hissent eux-même à 16 et 33 étages et abritent boutiques, logements et locaux d’entreprise dont les occupants peuvent paisiblement « cultiver le jardin ». Ce n’est pas loin de 300 espèces vertes qui semblent couler des vitres, flotter le long des murs. Le tout est bien évidement (qui en aurait douté ?) entretenu à l’énergie convertie par les panneaux solaires (mobiles) qui entourent l’atrium.

vegelisation de la tour à sydney

L’architecte ne cesse de prouver la place nécessaire et chaque jour grandissante qu’occupe la végétation dans la ville. Un homme nature qui nous rappelle que nos ruches renferment multitude d’autres espèces.

Dans une récente interview portant sur le projet en cours « 53W53 », un gratte-ciel de 75 étages à New York, Jean Nouvel déclare sa couleur générale : « Je cherche toujours ce qu’on peut faire là et qu’on ne pourrait pas faire ailleurs ». Et ça, Jean, nous l’avons bien vu.

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